De
raseedepresLe 17/02/25 à 08:38:30
Voici votre texte corrigé :
Rodéo s'effondre sur la banquette du train, en sang. La tache forme un cœur rouge vif. Très vite, une fleur semble germer de sa blessure. Une rose. Une rose aussi rouge que le sang qui imprègne sa tunique.
Juliette s'approche de lui, le visage tendu. Elle sait que leur bonheur est en train de s'enfuir aussi vite que le train roule. La rose continue à pousser, puis très rapidement, un de ses pétales tombe à terre. Puis deux, puis trois. Sa tige commence à flancher tandis que Rodéo respire de plus en plus difficilement.
Juliette, affolée, se met à hurler, tandis que la foule de voyageurs, attirée par ce spectacle qui les sort d'un quotidien bien morne, s'amasse autour du "vase" Rodéo.
— UN MÉDECIN, VITE, UN MÉDECIN ! hurle Juliette. Mon époux, mon amant, l'amour de ma vie est en train de voir sa vie se faner. Il nous faut un médecin, je vous en supplie !
Alors, une voix douce se fait entendre tandis que les badauds s'écartent.
— Je suis là, ne vous en faites pas.
Une jeune fille blonde, diaphane, aux cheveux longs, d'une vingtaine d'années, s'approche du pauvre Rodéo dont le dernier souffle semble proche.
— Qui êtes-vous ? murmure Juliette, tandis que sa main cueille la rose fanée qu'elle jette langoureusement par-dessus son épaule. Rodéo gémit lorsque sa douce extirpe le végétal de son corps, mais il ne peut que regarder, en même temps, la jolie blonde qui s'approche de lui.
— Je ne suis que la mairesse de Paris. Je suis également la conductrice de ce train et en assume les fonctions de contrôleur. Pendant mon temps libre, je me consacre à la chasse aux chasseurs d'insectes et aux faux avocaillons. Mais ce n'est qu'un passe-temps. Accessoirement, je suis doctorante en médecine et en philosophie. Mais je ne suis qu'une pauvre jeune fille qui passait par là avant tout et qui a entendu votre chagrin. Laissez-moi jeter un œil.
Tandis que Juliette s'écarte, la jeune fille s'approche de Rodéo qui, voulant faire bonne impression, se fend d'un roulé-boulé qui éclabousse les spectateurs présents de sang tout frais.
La jeune fille, peu impressionnée, lui file une petite taloche. Elle se rappelle que, dans un passé pas si lointain, il avait refusé de lui verser une enveloppe malgré ses talents d'écrivaine. Pire, il lui avait ravi (très temporairement, il est vrai) le titre de maire de Paris.
Mais on n'est pas cette jeune fille si on ressent de la rancune.
Tandis que Rodéo se repose, assommé par la petite taloche de la jeunette, celle-ci l'examine. La balle qui a percé le cœur de la rose est ressortie de l'autre côté de l'épaule. Elle sort alors une poudre odorante de son sac à main et en saupoudre la blessure béante qui, aussitôt, se met à se suturer.
Juliette assiste à ce miracle tandis que la foule extasiée se met à hurler des hourras et des vivas.
Modeste, la jeune fille explique qu'elle s'est contentée de remettre un peu d'engrais sur la blessure et que, bien vite, la rose de l'amour de Rodéo renaîtra. Alors que Juliette se perd en remerciements, la jeune fille lève la main et retourne, comme si ceci n'avait été qu'une nouvelle anecdote dans sa vie, à la conduite de son train. En passant, elle file une nouvelle taloche à Rodéo et, pour faire bonne mesure, au faux avocaillon et au chasseur d'insectes.
Le train poursuit sa route tandis qu'une nouvelle rose semble déjà surgir du corps avachi de Rodéo, veillé par sa Juliette.